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Euclides André Mance
La révolution des réseaux
Ed. Descartes et Cie, France, 2002

Comme un héros de la tragédie grecque, le capitalisme a vécu son épopée. La qualité qui l’a fait triompher est la même que celle qui a amené sa dissolution. Le mouvement d’accumulation et de réinvestissement, à la recherche des meilleurs taux de profit, a conduit à un maximum de concentration entre les mains d’une centaine d’hyper-conglomérats multinationaux. Ceux-ci, grâce à la robotisation, à l’informatique et aux biotechnologies, sont chaque jour moins dépendants du travail humain, et réalisent progressivement un profit plus important en écrasant la concurrence, en baissant les coûts et en perfectionnant constamment les marchandises. Cette logique de concentration a cependant pour effet que le marché de consommation pour acquérir ces produits est chaque fois plus restreint, et qu’un volume toujours moindre de revenus est distribué sous forme de salaire. Ceci engendre une multitude d’exclus, dont le potentiel de travail ne s’intéresse déjà plus au capital. Le capitalisme est ainsi en train de créer les conditions de son propre dépassement.

Versions aussi en portuguais (2000), italien et espagnol, voir http://www.solidarius.com.br/lojas/mance/