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Boycott, achat de produits « éthiques », résistance à la publicité ou formes d’échange alternatives, les registres de protestation des consommateurs sont multiples. Quelles lectures peut-on en proposer ? Quel est leur impact sur les marchés et dans la sphère sociale ? Espace de recrutement et de discipline des comportements individuels sur des projets collectifs variés, la consommation engagée dispose d’une réelle capacité à mettre sur l’agenda politique, économique ou médiatique de nouvelles problématiques sociales liées à l’environnement ou à l’éthique dans les échanges. La consommation engagée entretient des relations ambiguës avec le marché, contribuant tout autant à le contester qu’à l’étendre. Toutefois, lorsqu’elle est articulée à des actions collectives, elle n’exprime plus seulement des droits ou des besoins individuels, mais redevient un espace de construction de responsabilités et de devoirs citoyens. Sophie Dubuisson-Quellier est chargée de recherche en sociologie au CNRS et travaille au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po (CSO, CNRS).