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Mars 2011
La Richesse autrement
Alternatives Economiques Poche n° 048 - mars 2011

La richesse autrement est publié à l’initiative du Forum pour de nouveaux indicateurs de richesse (FAIR). Ce collectif réunit des universitaires et chercheurs qui n’ont pas attendu le rapport Stiglitz pour s’interroger sur ce que sont les vraies richesses et comment les compter !

Avec les contributions de : Dino Bendiab, Aurélien Boutaud, Luzmila Carpio Sangüeza, Isabelle Cassiers, Myriam Cau, Christophe Cesetti, Hélène Combe, Arnaud du Crest, Nathalie Durand, Jean Fabre, Orianne Faisandier, Philippe Frémeaux, Jean Gadrey, Vincent Glenn, José Gualinga, Etienne Hayem, Florence Jany-Catrice, Pierre-Jean Lorens, Grégory Marlier, Dominique Méda, Georges Menahem, Danièle Mitterrand, Rodrigue Olavaria, Bernard Perret, Philippe Piau, Michel Renault, Geoffroy de Schutter, Géraldine Thiry, Michel Veillard, Patrick Viveret, Mutthia Yoganantha.

Qu’est-ce que la richesse ? Comment mesurer le progrès ? Ces questions sont désormais régulièrement posées. Et il ne se passe pas de mois sans que l’on ne nous annonce une ou plusieurs initiatives proposant d’autres indicateurs au-delà du produit intérieur brut (PIB).

Ainsi, à la fin de l’année 2010, le Conseil d’analyse économique français et son homologue allemand ont fourni, à la suite du rapport Stiglitz de 2009, une liste - très contestable - d’indicateurs pour évaluer dans chaque pays « la performance économique, le bien-être et la soutenabilité ». Ce foisonnement est sans doute un succès pour ceux qui, dès les années 1990, ont montré que la focalisation sur le PIB et la croissance nous fourvoyait. Mais ces tentatives sont diverses. Certaines restent dans la logique comptable dominante, d’autres s’en écartent résolument. Il importe d’en éclairer les enjeux.

Il importe aussi de valoriser les contributions des organisations de la société civile, notamment dans les territoires et pour tout ce qui concerne les entreprises ou l’économie sociale et solidaire.

Avant d’élaborer d’autres indicateurs, il faut permettre à la société de délibérer sur ce qu’elle considère être ses richesses, ses biens communs. Cette étape est primordiale : il faut qualifier avant de quantifier, en se méfiant des excès de la culture du chiffre. Et il faut y associer les citoyens ou les parties prenantes : c’est la grande condition pour une appropriation collective et une légitimation.

C’est pour à la fois rappeler les graves insuffisances du PIB comme indicateur de référence de nos sociétés et promouvoir le caractère nécessairement démocratique et collectif du choix d’indicateurs alternatifs que le collectif Fair (Forum pour d’autres indicateurs de richesse) s’est constitué au début de 2008, au moment de la mise en place de la commission Stiglitz. Il aurait très bien pu s’appeler « Forum citoyen pour penser la richesse autrement », car les indicateurs ne sont pas, pour ce collectif, des finalités. Ce sont seulement des outils au service d’autres politiques, pour peu que celles-ci aient préalablement fait l’objet d’un débat public. De nouvelles boussoles pour aider à changer de cap, ce qui suppose bien d’autres innovations, concernant notamment la finance et la monnaie.

Ce numéro, construit comme une contribution au débat, a pour ambition de fournir des repères citoyens pour que ces questions sortent des tours d’ivoire des économistes et des statisticiens, dont le rôle, certes important, devrait se limiter à fournir au débat démocratique des analyses de bonne qualité. Un monde plus solidaire a besoin d’autres représentations des richesses et d’autres façons de les mesurer, sur un mode de pleine participation.

Alternatives Economiques Poche n° 048 - mars 2011