études de cas

avril 2009
Maison du Caucase à Tbilissi, pour promouvoir les relations culturelles dans la région et d’œuvrer pour la compréhension mutuelle et la paix, Georgie
Atelier 7 Lux’09
Zelimkhan Udzilauri

La Maison du Caucase en Géorgie est une institution et une association géorgiennes qui a comme objectif de promouvoir les relations culturelles dans la région et d’œuvrer pour la compréhension mutuelle et la paix. Elle offre une plate-forme aux expressions de la société civile et sert ainsi au développement de la démocratie. L’institution a été fondée par des personnalités éminentes de la vie intellectuelle du pays.

La coopération avec la fondation Heinrich Böll en Allemagne a permis de réaliser de nombreux projets dans toute la région du Caucase et d’organiser des réunions et des conférences-débats où les participants s’expriment librement et pas toujours en accord avec la ligne politique officielle du pays. Par ailleurs, la Maison du Caucase organise des cours de formation pour les jeunes dans les domaines de la culture, de l’humanisme et des responsabilités sociales dans une démocratie.

La Maison est devenue un centre de coordination pour les activités des ONG dans toute la région du Caucase. Depuis décembre 1999, elle édite la revue politique « Kavkazski akcent »dont les articles contribuent à la lente constitution d’une société civile et à l’affirmation d’un Etat de droit. Elle attache en particulier une grande importance aux thèmes de la promotion des droits de l’homme et de la tolérance entre les religions et les ethnies, ce qui est primordial dans un Etat multiculturel et multiethnique…

La Maison du Caucase fait beaucoup pour la défense de l’héritage culturel et la protection de la nature dans toute la région. Ce n’est qu’en connaissant ses racines et sa culture qu’on peut réellement s’approcher des civilisations différentes. Il est aussi primordial pour toute la région de prendre conscience des risques qu’entraîne la destruction écologique.

Un phénomène très intéressant dans le Caucase est l’existence des peuples qui vivent dans les hautes montagnes, dans une région divisée d’une part par la nature – par la colonne vertébrale caucasienne – et par la politique des Etats. Le Nord appartient à la Fédération de Russie, le Sud à la Géorgie. Les peuples du Nord, par exemple les Tchétchènes ou les Ingouches, ne s’identifient pas aux Russes, ce qui crée de graves tensions politiques dans la région. Par contre, les peuples du Sud, comme par exemple les Pchaves et les Khevsoures appartiennent à la Géorgie, du point de vue historique, culturel et linguistique.

Les Caucasiens du Nord ont été islamisés à la fin du Moyen Age, les habitants du Sud sont des chrétiens et restent en même temps imprégnés de leurs traditions païennes.

Un exemple : A Pchavi, dans la région de Khevsourétie, certaines traditions des temps anciens ont subsisté. Il ne s’y est jamais constitué un féodalisme classique comme ailleurs en Géorgie, en remplacement de la « théocratie locale » où « l’aîné principal » et « les aînés de la vallée » ont administré les montagnes, en tant qu’autorités spirituelles et profanes. Le prêtre a des prérogatives et des devoirs spécifiques, certaines activités ne peuvent être accomplies que par lui. La division du travail, toute la vie économique et sociale ainsi que la relation envers la nature est déterminée par la vie religieuse et ceci jusque dans les détails.

Mag. Zelimkhan Udzilauri
Traduit en français par Ina Ranson
Courriel : zelimkhan udzilauri Site Web : http://www.ccrachouse.ge http://georgien.boell-net.de

Questions à enjeux, ouvertes par Zelimkhan Udzilauri :

Il y a cinq ans, les villageois montaient le bétail sur les pâturages des très hautes montagnes. Les femmes y fabriquaient des fromages spécifiques…
Aujourd’hui, cela n’existe déjà presque plus ! « c’est comme la mort d’une civilisation », écrit-il. Dans ces montagnes, il y avait des « sociétés réelles » dit-il. Et il veut approfondir la question de savoir ce qui fait qu’un groupe d’hommes fait réellement communauté ou société L’économie moderne commence à venir dans ces montagnes : des hôtels, une usine d’eau minérale, des exploitants de sable.

À partir et de son expérience personnelle de la vie dans les hautes montagnes du Caucase et de ses études, les questions qu’il se pose concernent la vie religieuse, culturelle, sociale et économique, l’organisation de la société entre traditions et valeurs du présent :Quelles sont les incidences des changements en cours : changement destructeur ? prometteur ?
Quelles perspectives pour l‘avenir ?