études de cas

15 juillet 2010
Maison de la citoyenneté mondiale de Mulhouse, France
Martine Théveniaut

RENSEIGNEMENTS/IDENTIFICATION
1. Auteur de la fiche : Martine Theveniaut
Date de rédaction de la fiche 15-16 juillet 2010

2. Identification de l’expérience : Maison de la citoyenneté mondiale de Mulhouse
Alliance Rhin-Supérieur Oberrhein - Maison de la Citoyenneté Mondiale (MCM-ARSO)
20, rue Paul Schutzenberger 68200 Mulhouse
Tel. 03 89 33 97 86 Email :
Site http://109.sangneuf.free.fr/
Courriels : mcm.arso@wanadoo.fr et r.winterhalter@wanadoo.fr

3. Localisation
France ; Alsace ; Mulhouse

4. Domaine.s d’activité : (cocher une à 2 cases)
Services locaux à la population
Accompagnement et ingénierie
Expressions citoyennes, réseautage…

DESCRIPTION

1. Objectifs initiaux

Au départ, l’engagement humain et politique de Roger Winterhalter et de Brigitte Carraz : Roger est un militant né de la guerre d’Algérie. Envoyé « pour y établir l’ordre…j’ai rencontré le désordre, la haine, la torture. Ceci m’a amené à prendre fait et cause pour le combat de ce peuple pour l’indépendance, la liberté, le droit au respect. Et c’est ainsi que j’ai compris que les affaires du monde sont les affaires de tout le monde. Depuis cette époque, je milite, je me bats avec mes moyens et mes limites ».
Élu autogestionnaire durant 24 ans à la mairie de Lutterbach, dans une Région conservatrice, il témoigne qu’avec peu de moyens et avec le pouvoir que l’on se donne, on peut faire des choses ». Brigitte a mis, de 1980 jusqu’à sa retraite en 2009, tout son savoir-faire de travail social au service de la construction de réponses collectives aux problèmes de la précarité. De façon discrète, on découvre, au fil de la rencontre le nombre des réalisations à Mulhouse auxquelles elle a apporté son concours.

Objectif :
La Maison de la Citoyenneté Mondiale est inaugurée le 19 avril 2002. C’est « un lieu qui favorise l’expression, libère les énergies, contribue à l’émergence d’un nouvel imaginaire collectif. Son activité repose sur quatre orientations principales : l’Action Citoyenne, la Société Multiculturelle, les Solidarités Internationales et l’économie Solidaire.

Pour répondre à quel.s besoin.s :
« Aujourd’hui plus que jamais il ne s’agit plus de se contenter de nous pencher sur le triste sort de l’autre, de l’étranger, de se mettre à son niveau. Il s’agit plutôt : de se remettre à sa hauteur ; de lier les solidarités d’ici (avec celles et ceux qui nous sont proches) aux solidarités d’ailleurs (avec celles et ceux qui viennent ou vivent ailleurs) ; d’ouvrir les frontières et les coeurs ; de partager le pouvoir, l’avoir et le savoir. C’est peut-être cela la solidarité où l’on apprend ou réapprend à se serrer les coudes au lieu de jouer des coudes. C’est peut-être cela la vie, qu’on perd souvent à force de vouloir la gagner. Alors… arrêtons d’en parler et faisons-le ».

2. Modalités de réalisation La MCM, ce sont 82 m2, avec de nombreuses petites associations hébergées. On s’essaye à vivre ensemble, c’est dur, car les problèmes financiers provoquent un déséquilibre ! Exemples d’activités en cours (en juin 2010) :
La Couverture vivante pour la paix : Rizlen Lahrach, étudiante, actuellement stagiaire à la MCM y participe.
Elle est d’abord « spectatrice, agréablement surprise. C’est un bon système pour s’entraider, se bouster ». Elle participe à ce projet. Chaque personne précaire réalise un petit carré en tissu et y écrit son appel à la paix. Elle fait lire et écrire des femmes du Maroc, d’Algérie, de Turquie, d’Egypte, d’Iran. C’est un lieu de dialogue entre femmes, où l’on ne parle qu’en français. Les femmes du groupe qu’elle anime et d’autres groupes y sont associés. Cette couverture va circuler dans le monde.
Mireille Gigante a ouvert le 25 novembre un Magasin pour rien. Roger et Brigitte avaient visité celui de Fribourg, ouvert par Rudi Eichenlaub et constaté que tout le monde n’y allait pas. C’était très alternatif. Celui de Mireille est ouvert à tout citoyen, riche ou pauvre. Il a le droit de prendre trois objets gratuitement. Beaucoup ont encore du mal à comprendre la gratuité. On peut aussi apporter des objets. On fait appel aux Alsaciens pour qu’ils se débarassent de tout leur superflu en bon état, pour donner une seconde vie aux objets. Puisque ça n’aurait plus servi, c’est dépouillé de valeur monétaire. Et on recycle.
Comment on passe d’une société de consommation à une société de circulation des biens. C’est une façon de réfléchir à la valeur …sur le fait que tout n’est pas monnayable. Cela crée des occasions entre des gens qui ne se seraient jamais rencontrés sans cela. C’est aussi un sourire avant de sortir et l’humour ! Il y a souvent un vigile à la sortie, un grand Sénégalais, Pape Madiaw Dieye, pour s’assurer que les gens ont bien pris quelque chose… ! Il a fallu débattre avec un groupe de SOS Chômeurs, qui voulait faire la même chose, en payant. Un gros débat, car c’était de la concurrence, dit Roger !
Zoom sur la démarche de Mutuelle solidaire (en fichier associé à la fiche) présentée par Chantal Lacker :
« Inédite, ambitieuse, c’est une démarche expérimentale, qui repose à la fois sur la réflexion et sur l’action.
Elle a démarré le 22 janvier 2009, à Mulhouse avec 14 personnes fondatrices. C’est quasi une formation-action qui vise au moins 2 objectifs, grâce à la mixité sociale : Lutter contre la pauvreté monétaire, par un partage d’une part. Et d’autre part, elle pemet de travailler ensemble sur la notion de besoin et la priorisation de ces besoins. Elle révise notre regard sur la pauvreté et les personnes qui vivent cette situation : pour les « riches en santé, en travail… », c’est sortir de tous les préjugés autour de la pauvreté ; pour les « pauvres en argent », c’est sortir du sentiment de honte le plus souvent vécu et se réapproprier leur propre vie.
En effet, pour que tous les humains jouissent du niveau de vie des Américains, il faudrait les ressources de 6 planètes-Terre ! Si cela ne paraît ni possible, ni souhaitable, il faut alors réfléchir à notre mode de vie. Peut-être pourrions-nous sortir du paradigme de la rareté instauré par les publicitaires, marchands et consorts… pour nous situer dans le paradigme de l’abondance dans lequel Dieu a placé l’homme sur cette Terre. Pour les non religieux et laïcs, la référence peut se porter vers certains économistes ou sociologues qui présentent ce modèle comme réaliste ! Y parvenir reviendrait à éradiquer la pauvreté. Plus modestement, cheminer une année dans ce sens a forcément un intérêt ».
Les exigences consistent à accepter de contribuer 30€ / mois puis accepter de donner et de recevoir des autres, investir une soirée de 2 heures par mois, vivre le respect et le non jugement dans le groupe, et la sincérité aussi …Laisser ses préjugés se faire bousculer par les réalités.
Différents thèmes ont été abordés lors de ces soirées, depuis les fondamentaux éthiques jusqu’aux modalités très concrètes de fonctionnement : créer la Mutuelle, pourquoi, comment ; Se connaître au-delà de la surface ;
comment partager la contribution constituée par le groupe ; les effets de don, vus à travers nos propres expériences ; nos besoins, selon Maslow et selon l’expérience de chacun ; le travail ; la gestion familiale et la difficulté de se situer par rapport au poids du marketing ; la responsabilité individuelle ; l’épargne ; la dignité de l’homme et les droits fondamentaux.
Les contributions totales du groupe ont été de 3905 € en 2009 et 2420 € dans le 1ier trimestre 2010. Le fruit du partage a été de 30 à 200 €. Un soutien renouvellé a été apporté au Magasin pour rien en 2009 et 2010 pour un total de 1900€.

Parmi les acquis développés par Chantal, retenons ici que « la confiance donne une solidité : confiance en soi, que justifie le défi auquel nous participons, confiance dans les autres, que nous développons entre nous ».C’est un changement du regard sur les relations humaines : L’expérience de la Mutuelle Solidaire n’a pas beaucoup d’utilité, mais elle est plus importante que les choses qui servent à quelque chose : elle incarne la possibilité de relations gratuites, elle préfigure un monde différent où l’inclusion de tous favorise la mise en oeuvre des talents de chacun, dans une activité ou un travail qui participent à l’oeuvre de création de richesses (pas seulement des richesses économiques) et donnent une autonomie. Elle crée de l’amitié entre des personnes de milieux différents qui ne se seraient jamais rencontrées. Elle favorise le développement de chacun.
Le regard sur l’argent : ce n’est pas l’argent ou la consommation qui vont faire notre bonheur (…) Cependant, nous sommes sûrs qu’en dessous d’un certain niveau de vie, la personne perd sa liberté et sa capacité à exister et à se développer, d’où le rôle du partage entre ceux qui ont assez aujourd’hui et ceux qui, simultanément, manquent du nécessaire.
Le regard sur la solidarité : Après la satisfaction des besoins primaires, c’est le lien qui est le plus important. Le lien permet d’exister comme individu et comme membre d’une communauté locale. C’est à ces deux titres, nécessité de satisfaire les besoins vitaux et importance du lien, que nous choisissons d’agir non « pour » (comme la solidarité organisée au niveau institutionnel) mais « avec » dans une relation d’égalité, fraternelle, telle que la définit le triptyque républicain français, « Liberté, égalité, fraternité ». Nous découvrons progressivement et concrètement les mécanismes de la « pauvreté modernisée » qui cassent les possibilités d’autonomie des « plus pauvres en argent ». Chacun est témoin du courage et de la persévérance des personnes du groupe qui vivent les situations les plus difficiles (…).
Au plan matériel sensible : le partage a contribué à accéder à la formation (1 personne), créer un emploi (1 personne), trouver un travail (1 personne, après sa formation), garder cet emploi, adopter des moyens de transport plus respectueux de l’environnement (covoiturage, vélo…), donner un coup de pouce financier, accueillir des nouveaux dans le groupe (24 personnes différentes ont participé à la Mutuelle Solidaire, 4 n’y viennent plus), promouvoir la récupération, le recyclage des objets à travers le « Magasin pour rien », pour des publics au-delà du cercle de la Mutuelle Solidaire.
Les limites, les perspectives : Le mode de partage présente une certaine liberté et une équité, mais sans pousser dans les mêmes analyses fines que celles de la CAF par exemple.Les bénéficiaires sont les personnes qui se trouvent en dessous du seuil de pauvreté (défini à 60% du revenu médian). Plus l’aide devient importante, plus il apparait que des critères fins sont nécessaires, pour rester dans l’équité. Même si la base du partage est la confiance, il faut admettre que les tempéraments de chacun et le respect de l’amour propre de chacun ne permettent pas d’établir des gradations dans l’aide à apporter : entre 2 personnes qui ont besoin d’une aide, il est difficile de dire que l’une recevra 60 et l’autre 40 ; il est plus facile de donner 50 à chacune, ou de proratiser en fonction de la taille de la famille, ce que nous faisons. Mais avons-nous le désir de faire des études de budget des familles ? Pour le moment il semble que non.
Les perspectives : Le développement peut sûrement se faire davantage dans l’accueil d’un plus grand nombre de personnes en difficulté, qui pousserait à inviter un plus grand nombre de personnes qui travaillent, et à contribuer plus, compte tenu de l’avantage fiscal qui en découle aussi, pour un certain nombre de participants.
Dans tous les cas, on observe bien le processus décrit par Alain LEROUX dans son livre « Peut-on éliminer la pauvreté en France ? » de 2007, à savoir qu’il n’y a pas un droit de tirage vis-à-vis du groupe, mais une demande d’aide en fonction d’un besoin, d’où la capacité de faire au mieux avec ce que l’on a. Par exemple, une personne qui avait été aidée progressivement (sur plusieurs mois) pour acquérir un appareil auditif a signifié elle-même le moment où elle n’avait plus besoin d’aide, et lorsqu’elle a pu obtenir une aide d’une caisse officielle pour le remboursement de cet appareil, elle s’est engagée à rembourser les sommes reçues de la Mutuelle Solidaire.Une responsabilité collective se vit là, qui n’a pas cours dans d’autres dispositifs institutionnels car quand on a droit à qq chose, on le demande et on le garde le plus souvent.
Nous participerons à la semaine de la solidarité mulhousienne, en octobre, ce qui nous fera connaître de nouvelles personnes « pauvres en argent », sans doute.
Dans la situation de crise d’aujourd’hui, où le « toujours plus » a montré ses limites, il faut trouver le moyen de faire du « toujours mieux » en partageant plus, et dans la joie !

3. Avec qui la MCM entretient-elle des relations partenariales. Thomas Dreyfus1 présente les associations partenaires de la MCM. Dans les interactions avec les structures, décrites brièvement ci-dessous, les liens sont plus ou moins forts, plus ou moins activés, parfois très étroits. Le principe de base est toujours le même : la personne accompagnée porte sa démarche. La MCM la met en relation avec l’existant. Elle évite de refaire ce qui existe déjà. Elle se concentre sur les questions qui n’ont pas encore trouvé de réponses. Sage attitude qui est, peut-être l’une des raisons de ce développement d’un véritable panel de réponses, portées par des gens, et organisées entre elles autour de différentes fonctionnalités vitales …et solidaires :

- se nourrir avec
la Table de la Fonderie ;
ALSA une cantine scolaire ;
le Chateaubriand, cantine scolaire et restauration collective pour personnes âgées à Lutterbach, animé par l’INSEF présente l’INSEF (Insertion Sociale par l’Emploi et la Formation) que Thomas coordonne, et qui a, en moyenne, 25 salariés en contrat par an. ; le Sinclair pour des personnes handicapées, l’épicerie sociale ; Bouge ta galère (colis alimentaire) ;
les Jardins d’Icare (Réseau Cocagne de maraîchage bio) ;
11 AMAP dans le Haut-Rhin

- se loger : avec
Eclose un projet d’éco-logi(e)s solidaires porté par Thomas qui est prêt à démarrer (power-point en attaché : qui pourrait devenir une fiche d’expériences en soi). Il s’agit d’un éco-quartier. Un éco-quartier est un lotissement de maisons bioclimatiques avec comme exigence une économie d’énergie et une empreinte écologique respectant l’environnement. Ce groupe de maisons partiellement ou totalement auto construite avec un écobilan énergétique, se donne des moyens mutualisés : entraide, formation, conseil et des structures en commun (construction et espaces collectifs, gestion des ressources et des déchets). Ainsi cette démarche allie : La maîtrise du foncier et le développement d’un habitat répondant à des normes de Haute Qualité Environnementale ; le respect de l’Environnement ; la création de logements sociaux ; l’accès à la propriété en auto construction accompagné ; l’accueil de nouveaux habitants et / ou porteurs de projets économiques en accompagnant leur intégration familiale et / ou professionnelle.
JID : Justice - Immigration – Droit pour accompagner les demandeurs d’asile dans leur régularisation, dans la recherche de logement et d’emploi ; pour favoriser l’intégration et l’insertion sociale et professionnelle de personnes en situation précaires ;
Domicoop, agence immobilière à vocation sociale et lancement d’un nouveau système de microcrédit pour permettre à ses bénéficiaires de faire face aux dépenses liées à l’emménagement dans un nouveau logement. Avec passage en SCIC ;

- se déplacer avec :
Passe me prendre, est une association de covoiturage ou de locations de voiture ;
Auto’trement, la voiture en libre-service (à Strasbourg) et Locacycles à Mulhouse.

- se meubler : avec
SOS Meubles qui récupère, rénove et revend à prix ordinaire ou solidaire,
ENVIE Entreprise d’insertion d’électroménager,
Emmaüs.

- travailler :
un réseau d’entrepreneurs en Alsace composé de 134 structures d’insertion sous différents statuts et 10 328 salariés en 2008.
Etre solidaire, vivre solidaire et mutualiser.

Le panel de Thomas signale diverses initiatives auxquelles la MCM est tout particulièrement associée :
- SNC (Solidarités Nouvelles face au Chômage), partenaire naturel, snc@snc.asso.fr
- la Couverture vivante pour la paix (www.couverturevivante.org) ;
- le SOL est une monnaie complémentaire pour échanger autrement. C’est le système le plus perfectionné, mais son application reste aujourd’hui marginale. Tant d’argent dépensé par le FSE ! … alors qu’en Allemagne et en Suisse, les monnaies complémentaires fonctionnent déjà dans plusieurs régions. Un réseau a été mis en place par Heloisa Primavera en Argentine, déclaré d’intérêt national par le gouvernement. Ce n’est pas un rêve, c’est une utopie réaliste. Rudi Eichenlaub complète en parlant du BonNetzBon issu des mouvements de chômeurs allemands, ouverts et même désireux de coopérer au réseau transfrontalier des chômeurs et précaires. le SEL’idaire ;
Le Colibri, revue de l’économie solidaire et distributive est développé par Eric Goujot : Sa raison d’être est de faire mieux avec moins, s’attaquer aux causes plutôt qu’aux conséquences, privilégier la stabilité là où le changement n’apporte pas de progrès, favoriser la coopération plutôt que la compétition, renoncer aux pratiques coûteuses en matière de santé et d’énergie, voilà le sens de la démarche à mettre en place, tous ensemble.

Les financeurs :
Les relations avec la Mairie ne sont pas bonnes, car la MCM est jugée « politiquement incorrecte ». Elles sont meilleures avec le Conseil Général et le Conseil Régional, plus attentifs car la MCM est une pépinière d’initiatives qui a fait la preuve, dans la durée, de ses capacités à faire aboutir et durer des projets. …
« On s’arrache les cheveux avec les fonds européens, dit Brigitte, au point qu’on ne demande plus rien, car on n’a pas le temps de le faire ».
« Le mur de l’administration » : Le Département du Haut-Rhin a été pilote avec 3 autres en France pour un dialogue de gestion avec l’Etat et tester des critères d’évaluation du dispositif RSA (sous tableau excel) : aucun des 4 ne les a trouvé appropriés à la réalité ! Les partenaires « naturels » de la MCM en France et au-delà :
- La MCM est membre de SNC (Solidarités Nouvelles face au Chômage) et du MNCP (Mouvement National de Chômeurs et Précaires) dans le combat contre la précarité à Mulhouse et en France.
- Alliance Rhin-Supérieur Oberrhein : la MCM participe à des échanges transfrontaliers avec ses partenaires de Bâle (Isidor Wallimann) et de Fribourg (Rudi Eichenlaub notamment).
- ASCOP CITOYENS du MONDE : Les solidarités ne sont pas internationales, car elles n’ont pas de frontières. Elles sont transnationales : on donne, on reçoit : des actions sont en cours au Sénégal, au Maroc, au Pakistan… Ce sont de nombreuses initiatives personnelles et collectives, des réseaux de citoyenneté, de civisme et de solidarité mondiale qui proposent et invitent l’ensemble des sympathisants à partager leurs liens et leurs réseaux sociaux, afin de prendre part à un travail de réflexion pour préparer des échéances (exemple : les rencontres citoyennes de Zagora au Maroc en novembre 2010), mais aussi des ateliers permanents de débats : des forums participatifs citoyens, sous une tente, dans les quartiers …pour vivre ensemble ou des débats sur internet (http://forum.citoyensdumonde.fr/ ) animés par Alain Bal (Contact : ascop.cdm@laposte.net).

4. Orientation actuelle :

Ces 15 ans de la MCM débouchent sur le projet d’un réseau transfrontalier.

En 2009/2010, la MCM, avec ses partenaires suisses et allemands, a beaucoup investi dans les grands évènements, principalement la marche des chômeurs. « Des chômeurs et des personnes en situation de précarité, venant des régions d’Alsace, Bade Wurtemberg et Bâle ont décidé de la création d’un réseau transfrontalier de transformation sociale et économique ». Brigitte Carraz présente les résultats concrets des groupes de paroles, animés en novembre 2009 dans le cadre de Forums participatifs avec 80% de précaires, français et allemands. Leur finalité est de produire du collectif et des revendications, à porter du local au national ; et de mettre en place un pôle de solidarité sur place :

« Enrichissons-nous de nos talents et de nos compétences ! ». Car les personnes précaires sont obligées de raconter plusieurs fois leur histoire avant de trouver le bon interlocuteur. Donc, les groupes de paroles font remonter les problématiques, les réponses existantes, à la recherche de la meilleure forme pour faire savoir. Ils ont débouché sur la mise en place d’un lieu et d’une permanence hebdomadaire où échanger et co-construire les réponses : logement, surendettement, « RSA on n’y comprend rien ! »… « Ça prend beaucoup de temps, il ne faut rien précipiter, dit Brigitte. Ce n’est pas tous ensemble en même temps. Le fait d’être plusieurs, d’avoir l’habitude de débattre entre nous, fait une force. Il faut que les précaires construisent cette force pour euxmêmes. Ce qui demande du temps et de la ténacité ».

Des constats des Forums ont été actés sur des panneaux d’affichages en français, d’autres en allemand :
- Résister, lutter, expérimenter
- Toutes et tous sont doué.e.s, il suffit de le vérifier à l’expérience (Citation de Jean Carbonel, père dominicain et ami, aujourd’hui décédé)
- Nos diversités nous enrichissent (Dédé le caricaturiste).
- Les uns gèrent le superflu tandis que d’autres vivent dans la précarité.
- Un élu est un animateur de la vie sociale et économique
- L’utopie de la guerre existe…elle est devenue réalité. Pour quoi ne pas croire à l’utopie de la fraternité ? Des propositions des chômeurs et précaires, affirment :
- Les chômeurs ont des droits et pas seulement des devoirs : santé, justice, logement, information, formation et culture, …
- Un revenu d’existence, c’est un ticket pour la vie
- Dans la Tour de Babel de la paix : s’écouter, se comprendre et appliquer.

Le 22 juin, jour de la rencontre, se tenait la première réunion des groupes de parole de chômeurs et personnes précaires (SOS Chômeurs) avec le Pôle emploi. Ils ont présenté « une liste des choses qui clochent », dit Francis Bohle ?. Ils ont trouvé une bonne écoute et des réponses sur quelques points : le recours pour une non automaticité de la radiation notamment, des améliorations annoncées d’ici l’automne, quand le Pole emploi aura trouvé un peu mieux son rythme de croisière. En fait, l’institution fait supporter aux précaires le poids de ses réorganisations internes !
En octobre 2010, une rencontre sur le RSA est programmée pour lister les questions et réponses et produire un support d’information à diffuser, pour faciliter les relations avec les administrations.

5. Bilan : à remplir par Roger et Brigitte ?

Dimension.s de la solidarité de l’initiative selon l’auteur de la fiche : à remplir par Roger et Brigitte ?

ANALYSES ET COMMENTAIRES (portée générale de l’initiative) POUR APPROFONDIR : SI VOUS LE SOUHAITEZ

1. Quelle économie l’action a-t-elle ou peut-elle générer ?
2. Comment l’action a t’elle augmenté la prise de pouvoir et la responsabilité dans les solutions mises en oeuvre ?
3. Quelles articulations l’action a-t-elle utilisées ou produites pour réussir des percées ? Obstacles récurrents/effets des systèmes ?
4. Quelles propositions de droit commun l’action permet-elle d’élaborer ?