études de cas
1- CONTEXTE
L’expérience en cours se déroule dans un contexte sénégalais marqué par un accroissement rapide de la population ; des disparités régionales (de 5 millions d` habitants en 1976 ; la population est passe près de 12 millions) ; déficit des productions vivrières ; progression nette de la pauvreté ; forte tendance à l` urbanisation ; taux d’analphabétisme élevé chez les femmes. Sur le plan économique, les enquêtes menées par l’UNICEF indiquent que près des 2/3 de la population a moins de 25 ans, que le taux de chômage est de 91% et que 80% des habitants peuvent être considérés comme analphabètes avec un taux de scolarisation des enfants établit à 28%. L’activité économique réduite au commerce dans les marchés et sur la place publique, est marquée par une absence totale d’architecture industrielle, commerciale et bancaire et une pauvreté endémique. La plupart des responsables de familles sont à la retraite avec des revenus pour le moins aléatoires et représentant plus de 51% de la population, constituent la couche la plus vulnérable.
Avec l’avènement de la politique de décentralisation au Sénégal sous la loi N° 96-06 du 22 mars 1996 portant code des collectivités locales. Dans ce contexte politique, les femmes vont prendre conscience de la nécessité d’une re-formulation de leurs organisations afin de disposer de structures plus opérationnelles
2-PROGRAMME DE RENCONTRES/ECHANGES SUR LES EXPERIENCES ENTRE LES GROUPEMENTS FEMININS EN AFRIQUE DE L’OUEST
La Fédération Peuples Solidaires (PSO) appuie, à travers ses groupes, les activités économiques des groupements de femmes en Afrique de l’Ouest et des rencontres-échanges.
2-1Les étapes du programme (de 1997 à 2001)
1/ 1997 : début activités préparatoires de la rencontre internationale, des travaux d’étude des missions ont été effectuées. Des groupements identifiés au Sénégal, au Mali et au Burkina Faso avec des équipes composées de la Kora Prd LYON, Guamina membres PSO.
2/En novembre 1998 Tambacounda au Sénégal, la rencontre a été organisée regroupant 70 femmes représentantes de 46 groupements féminins venus du Sénégal, Togo, Bénin, Mali, Burkina – Faso pour échanger leurs expériences et identifier des pistes de solutions aux problèmes relatifs à leur organisation, à l’accès au crédit, à la diversification des activités. L’animation de la rencontre a été assurée par 12 personnes ressources des Ongs locales GRAIDE, ADPES,KORA/PRD,UCODEB et 10 représentants des groupes peuples solidaires.
3/En octobre 1999, 2 animatrices (une sénégalaise de l’Ong GRAIDE et une malienne du groupement KANU) se rendent en France pour échanger avec 7 associations françaises dans la Région Rhône Alpes qui mènent des activités pour faire face à leurs problèmes individuels à travers des visites de terrain et des rencontres. Le thème de cette visite d’échange était intitulé : « Les Femmes au cœur de l’Economie Solidaire, des initiatives innovantes pour un développement économique et social au Nord et au Sud » Les associations rencontrées dans la Région Rhône Alpes sont : Alter’natives, SARL ; Régie de quartier (Grenoble) ; la ferme du Pilat, SICA ( Loire) ; Elle’Ebene, (Lyon) ; CAARRA (Bron) ; Cannelle et Piment ; L’Arbre Fruité- Solidarité. Les échanges avaient été alimentés par le regard féminin du Sud porté sur quelques réalités de l’économie solidaire du Nord
4/En septembre 2000, la Kora PRD / Réseau Aoudaghost réalise une étude diagnostic sur les activités économiques des groupements féminins en Afrique de l’Ouest avec comme objectif l’élaboration d’un projet de renforcement des initiatives.
5/En avril 2001 suite aux conclusions de l’atelier de Tambacounda, les groupements féminins au Sénégal ont organisé une rencontre à Ndangane au Sénégal , regroupant :16 groupements, 2 Ong internationales, 2 Ongs nationales et 3 services étatiques. Les objectifs visés : Faire l’état des lieux des activités des groupements de femmes appuyés par les Groupes Peuples Solidaires et d’autres organisations partenaires ; Restituer l’étude diagnostic sur les activités économiques des groupements en Afrique de l’Ouest ; Réfléchir sur la commercialisation ; Mettre en place un cadre partenarial opérationnel.
6/ En décembre 2001, reçu prix du Haut Conseil à la Coopération Internationale décerné à la , la démarche du programme de rencontre / échange. Le prix à été remis par Monsieur Charles Josselin, Ministre délégué à la Coopération à Mesdames Louise EVENO,Co-présidente de PSO et Nafy DIAGNE de l’Ong GRAIDE.
3- LE PROJET DE STRUCTURATION DU CADRE PARTENARIAL
La rencontre de Ndangane avait mis sur pied le cadre partenarial avec un comité de coordination composé de 6 représentants des 6 régions. Ce comité avait mandat de s’occuper l’élaboration du projet de structuration et de son éxécution. Ci –dessous le tableau qui renseigne sur les activités réalisées
3 -1/ les étapes de réalisation de l’action
4- LA FORMALISATION DE LA FENOFPES
Le comité de coordination ( le cadre partenarial) est devenue depuis septembre 2004 la FENOFPES (Fédération Nationale des Organisations Féminines pour la Promotion de l’Economie Solidaire).La mission est la promotion sociale et économique de ses membres. Ses membres sont des personnes morales ( des gies) dont les 71,43 % interviennent en milieu rural et les 28,57% interviennent en milieu péri- urbain. . Ils sont au nombre de 14 et proviennent de 6 régions à savoir Dakar, Tambacounda, Diourbel, Thiès, Ziguinchor, Fatick. La FENOFPES compte 2641 membres physiques. En ce concerne les activités menées, la dominante est le secteur agricole. - 78,57% s’activent dans le secteur agricole (la transformation, la conservation des fruits, des légumes, des agrumes, le maraîchage et la culture hivernale) ; - 14, 28% sont dans la revente de produits ruraux ; - 7,14% ont un système de crédit communautaire. Les organes de la fenofpes sont : l’AG ; le Comité Directeur ; le Bureau ; et 4 Commissions : organisation – finance ; commercialisation ; éducation- formation - communication ; santé –environnement ; et les Commissaires aux comptes . La FENOFPES a un compte bancaire
4-1/ Analyse des acquis et des faiblesses de la démarche
La stratégie :
Forces
Expérience en vie associative des dirigeantes, Connaissance mutuelle des membres, volonté de regroupement , démarche documentée , disponibilité d’un programme triennal de la fédération
FAIBLESSE
La capacité de recherche de partenaires chez les dirigeantes pas assez développée pour dérouler le programme triennal
La structuration :
Forces
Participation effective des membres, existence de partenaires financiers et techniques, visibilité et crédibilité au niveau local, reconnaissance des dirigeantes au niveau des collectivités locales
Potentiel membre, existence d’un système de mobilisation financière ; - reconnaissance officielle
(Récépissé), ouverture d’un compte bancaire (CNCAS Dakar -Sénégal)
FAIBLESSE
- Eloignement des membres, irrégularités des rencontres, phase de structuration très longue, disparités des comités régionaux (ils ne sont pas tous au même niveau de fonctionnement, certains comités collaborent avec les collectivités locales, d’autres pas.
Les actions :
Forces
Toutes les activités prévues sont réalisées, collaboration avec les collectivités locales dans les régions existence d’un partenaire, dynamisme des dirigeantes, existence de documents
FAIBLESSE
Non respect de l’échéancier dans la réalisation des activités, insuffisances des moyens financiers de la fédération ; non diversification des partenaires ; insuffisance des compétences techniques dans les secteurs d’activités ciblés par les Gies de la Fenofpes.
4-2 Perspectives :- renforcer institutionnellement et techniquement les comités régionaux ,les instances de la fédération au niveau national ; appuyer le développement des stratégies de recherche de ressources financières, techniques, humaines et matérielles internes et externes afin de favoriser la création et le renforcement des entreprises ; appuyer le renforcement des capacités de ces responsables sur le plan (organisationnel, négociation ; information, éducation communication) ; le développement d’un partenariat avec les collectivités locales et avec d’autres structures ; l’élargissement de la fédération aux autres régions restantes du pays ; la participation et le développement des rencontre échanges/d’expériences au niveau national, sous régional et international.
5- L’IMPLANTATION ET LA DIFFUSION
a démarche, le processus de mise en place de la fenofpes Les cibles et échelles : à partager avec les organisations mixtes, de femmes et toute autre structure qui intervient dans le secteur de l’économie sociale solidaire au niveau : régional ; national ; sous –régional et international
Les thèmes à discuter : la problématique du financement pour les rencontres/échanges, le partage des expériences et des projets économiques.