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Juin 2010
Pour une nouvelle économie : vers les Etats généraux de l’économie sociale et solidaire
Appel

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Dans l’esprit du Conseil national de la Résistance "Résister, c’est créer. Créer, c’est résister"
Pour une nouvelle économie : vers les Etats généraux de l’économie sociale et solidaire
Douze personnalités de l’économie sociale et solidaire lancent un appel

A l’initiative du Labo de l’ESS et de la plupart des responsable des principaux réseaux de l’économie sociale er solidaire un appel vient d’être lancé en faveur d’Etats généraux de l’économie sociale et solidaire qui pourraient débuter à l’automne prochain à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle.

Nous, acteurs de l’ESS, proposons de réfléchir collectivement à l’organisation d’Etats Généraux de l’ESS, qui débuteraient à l’automne 2010 et se termineraient à l’été 2011, à moins d’un an des élections présidentielles.

Ce texte présente notre diagnostic, nos motivations et esquisse les premières perspectives soumises au débat. Nous proposons à toutes celles et ceux qui le souhaitent de réagir sur www.lelabo-ess.org/eg (site provisoire)

Les échanges autour de ces propositions donneront lieu à une réunion en septembre (date à préciser) pour organiser ensemble les Etats Généraux.

Prenons bien la mesure de la gravité de la situation Les crises se succèdent, s’emmêlent et s’amplifient. Les périls écologiques frappent d’abord les plus fragiles. La démesure de la finance met à mal l’écosystème planétaire et précarise les salariés. L’abstention monte. Les rentes se renforcent et le travail ne permet plus de vivre décemment. Le domaine de la marchandise s’étend. Le lien social se délite,les inégalités se creusent.

Face à cela, la tentation du repli ou du chacun pour soi, des égoïsmes est forte, et peut conduire à des réactions populistes et violentes, des affrontements nationaux et internationaux, des régimes autoritaires et des reculs de civilisation. Déjà partout en Europe, s’affirment avec force des partis xénophobes et nationalistes.

Pour sortir de la crise par le haut, nous devons, plus que jamais, porter et déployer un esprit de résistance et de création.

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RÉSISTER, C’EST CRÉER. CRÉER, C’EST RÉSISTER.* [1]

Résister et Créer, c’est ce que font au quotidien les salariés, bénévoles, entrepreneurs, consommateurs, élus… de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ses 200 000 entreprises et 2 millions de salariés rassemblent une grande diversité d’initiatives économiques, ni publiques, ni capitalistes, qui cherchent à produire, consommer, décider et vivre autrement, de manière plus respectueuse des hommes, de l’environnement et des territoires.

Pourtant, ces initiatives apparaissent fragmentées. Leur offre de services et d’emplois loin d’être à la mesure des besoins. Et elles ne parviennent pas à incarner un projet de transformation de société. Nous pouvons, devons peser et nous affirmer dans le débat public, influencer les décisions, mobiliser l’opinion, en créant un rapport de force favorable, pour changer d’échelle, changer de cap, de modèle socio-économique.

Pour y parvenir, nous proposons de réfléchir et travailler collectivement à des Etats généraux pour une économie sociale et solidaire, qui mis en oeuvre dès l’automne 2010 se tiendraient à l’été 2011.

L’objectif ne serait pas d’organiser un rassemblement sans suite ou de réitérer un travail d’élaboration de propositions déjà mené. Il ne s’agirait pas de prolonger ou de refaire ce qui a déjà été fait, mais de s’appuyer dessus, pour atteindre trois objectifs.

METTRE EN MOUVEMENT, CONVAINCRE L’OPINION, INFLUENCER LES DÉCISIONS

Mettre en mouvement les acteurs de terrain (dirigeants, salariés, sociétaires, bénévoles…) partout sur les territoires.

Pour changer la donne, il faut mobiliser « ceux qui font » : la vigueur de nos entrepreneurs, la proximité et l’ancrage territorial de nos organisations et réseaux, l’engagement de nos sociétaires et bénévoles, consommateurs, la force de frappe de nos grandes entreprises, la mobilisation des élus locaux sont autant de leviers pour faire mouvement. Développons le sentiment d’appartenance, revendiquons notre fierté à mettre en oeuvre une autre économie !

Faire connaître et reconnaître nos valeurs, nos pratiques, nos solutions. Toucher, mobiliser les citoyens, pour leur donner envie d’agir, de s’impliquer dans l’ESS

Tant que l’ESS ne sera pas populaire, au sens premier du terme, elle ne sera pas prise au sérieux durablement. L’ESS doit montrer au plus grand nombre qu’elle est à la fois une économie utile à leur quotidien et à leur mieux mieux-vivre et une économie à laquelle ils donnent sens, par leur consommation, leur épargne, leur travail. Une économie au service des personnes ; des personnes pleinement acteurs de l’économie.

Influencer les décisions, pour créer un environnement favorable au développement de l’ESS, et plus largement d’une économie plus humaine.

Tous les leviers sont à actionner : formation, fiscalité, commande publique, aides publiques, politiques d’innovation et d’aménagement du territoire, régulations européennes et internationales, etc. Pour convaincre, nous devons porter des propositions fortes, argumentées, transformatrices, réalisables, en s’appuyant sur les travaux existants. Nous devons aussi développer un langage de la preuve de nos pratiques et rechercher l’exemplarité. Et enfin, rechercher une meilleure articulation entre propositions et politiques publiques territoriales, nationales et européennes

UNE NOUVELLE GÉNÉRATION, UN LANGAGE COMMUN, SORTIR DE L’ENTRE-SOI

Pour atteindre ces trois objectifs, réussir ces Etats Généraux, nous devons nous attacher à :

Faire émerger une nouvelle génération de dirigeants et de représentants de l’ESS.

Une génération issue du terrain et des territoires, des forces organisées et non-organisées. Une génération plus diverse, plus féminine, plus jeune, en phase avec la société : comment prétendre changer une société à laquelle on ne ressemble pas ? De nouveaux visages, de nouveaux porte-paroles sont nécessaires, pour porter et développer l’ESS dans les 15 prochaines années.

Sortir de l’entre-soi et créer de nouvelles alliances, audacieuses et porteuses de sens pour faire émerger maintenant cette économie humaine.

L’ESS est un puissant facteur de renouveau mais n’arrivera pas seule à changer de cap, et ne doit pas rester en vase clos. Pour jouer pleinement son rôle, elle doit nouer de nouvelles alliances avec l’ensemble des acteurs du changement, elus, syndicats, ONG, mouvements sociaux, consommateurs, entrepreneurs responsables, logiciels libres, réseaux sociaux, etc.

Construire un langage commun, sur qui nous sommes et où nous voulons aller.

L’ESS riche de sa diversité, ne parvient pas encore à parler un langage commun, lisible, audible, sur ce qu’elle est et son projet. Un travail de convergence entre ses différentes sensibilités (économie sociale, économie solidaire, entrepreneuriat social) est nécessaire.

CONSTRUISONS ENSEMBLE CES ETATS GENERAUX 2011

Les Etats généraux de l’ESS que nous appelons de nos voeux doivent créer les conditions d’une dynamique innovante, démocratique, inclusive, partant des territoires et de leurs acteurs, et leur permettant de s’approprier pleinement la démarche.

Cherchons donc ensemble les voies positives pour que l’ESS puisse réellement faire mouvement, dans son unité et sa diversité, au service de la société et de son émancipation.

Une rencontre sur les Etats généraux sera organiséeen septembre 2010. Nous y débattrons ensemble de la pertinence de ce projet, et s’il est retenu, déterminerons collectivement les objectifs précis, ses modalités de mise en oeuvre, sa gouvernance.

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A l’initiative du Labo de l’ESS, ce texte et ce projet vous sont proposés par Claude Alphandéry (Initiateur le Labo ESS/Président d’honneur France Active), Gérard Andreck (Président CEGES), Yannick Barbançon (Président CN-CRES), Christiane Bouchart (Présidente RTES), Jean-Claude Detilleux (Président GNC), Jacques Henrard (Président CPCA), Bruno Lasnier (Président MES), Alain Philippe (Président Fondation MACIF), Christian Sautter (Président France Active), Hugues Sibille (Président Avise), François Soulage (Président Secours Catholique), Jean-Pierre Worms(Vice - Président FONDA).

Rejoignez ces premiers initiateurs et contribuez sur www.lelabo-ess.org/eg !

[1] « Résister, c’est créer. Créer c’est résister », reprenons à notre compte l’appel à la commémoration du 60e anniversaire du Programme du Conseil National de la Résistance, en 2004. Voir en ligne : Le site du Lab de l’ESS