études de cas
Integra Venture (Europe centrale et de l’Est)
Le slogan de cette organisation est : « Nous aidons les gens à construire leur entreprise en “îles d’intégrité”, ils peuvent alors participer à la transformation de leur communauté. » Integra Venture est un réseau d’agences de « communauté économique » en Europe centrale et de l’Est. Développé par la Fondation slovaque Integra, le réseau est implanté également en Russie, Roumanie, Bulgarie, Croatie et Serbie. Cette organisation offre de l’aide au démarrage et au développement d’entreprises, surtout de manière à permettre à des personnes, principalement des femmes, de sortir de la pauvreté. En promouvant des démarches à caractère éthique, Integra estime contribuer à renforcer la société civile, la démocracie et l’économie libre de marché dans les pays de l’Est européen. Integra est particulièrement active dans les enjeux de corruption dans son espace géographique.
Au départ, en 1995, Milan Cicel et Allan Bussard se sont intéressés au redressement économique en Slovaquie, principalement par le développement de PME, structures qui n’existaient pas dans l’ère communiste. Comme ces microentreprises n’avaient pas les moyens de payer un consultant, ils créèrent une structure « non profit » dédiée aux formations pour entrepreneurs débutants. Cicel et Bussard estimaient également que ces entreprises pouvaient se développer au bénéfice de toute la société. Ils s’intéressèrent donc aux enjeux de la RSE et commencèrent à oeuvrer aussi dans cette dimension. Ils devinrent conscients que, pour pouvoir demander à un entrepreneur d’adopter des comportements plus responsables, il valait mieux lui apporter du capital et devenir co-propriétaire de l’entreprise.
En effet, pour permettre au manager de prendre une décision RSE qui va éventuellement diminuer son profit, il est nécessaire que les investisseurs soient « spéciaux ». Autrement, la demande de maximisation du profit est généralement constante et péremptoire.
Petit à petit, la Fondation Integra connut une croissance qui lui permit de devenir, en plus, un apporteur de capitaux et un organisateur de groupes de soutien pour nouveaux entrepreneurs. Actuellement, le réseau emploie un staff de soixante-seize personnes réparti sur six pays et a favorisé la création ou le développement de centaines de petites et moyennes entreprises 38. Écoutons Integra décrire sa mission : « La mission d’Integra est d’alléger la pauvreté, de réduire le chômage et d’aider à transformer les communautés en soutenant le développement de centaines de petites entreprises dans les régions diminuées et en développement de l’Europe centrale et de l’Est. Nous les aidons à opérer avec intégrité, rentabilité et en tant que contributeurs responsables à leurs communautés. Elles peuvent alors devenir des “îles d’intégrité”. » Qu’est-ce qui caractérise ces îles ? Pour Integra, elles se veulent dédiées à une présence locale de long terme, à la croissance et la rentabilité, à des pratiques de gestion transparentes et éthiques, à un excellent rendement à la fois financier et social pour leurs investisseurs, et à un investissement dans le développement de la communauté.
De manière explicite, le but de Integra est d’ailleurs d’atteindre « une masse critique » de PME sociétalement responsables et de les relier en réseau d’îles d’intégrité. Pour ce faire, Integra reçoit des fonds de soutien de nombreuses sources, tels des fonds publics (Banque mondiale, Commission européenne, Canada, Suisse, Autriche, etc.), des fondations de grandes entreprises implantées en Europe de l’Est, et des « investisseurs sociaux » (Business angels, des agences internationales de financement de l’économie sociale, etc.). La Fondation Integra a également publié un guide RSE à destination spécifique des PME .
Instituto Ethos (Brésil)
L’Institut Ethos d’Entreprises et responsabilité sociétale est une association à but non lucratif, composée de personnes physiques et morales, ayant pour objectif d’encourager le développement d’entreprises citoyennes par la promotion du développement économique accompagné de responsabilité sociétale.
Créée en 1998 par un groupe d’hommes d’affaires brésiliens, elle vise à aider les entreprises à comprendre et intégrer dans leur gestion quotidienne la notion de responsabilité sociétale des entreprises ou des affaires. En 2004, elle comportait 894 membres, des entreprises de différents secteurs et dimensions, dont le chiffre d’affaires accumulé représente presque 30 % du produit national brut brésilien et qui emploient presque un million de personnes.
L’Institut Ethos organise des échanges de savoirs, d’expériences et de développement d’outils pour aider les entreprises à évaluer leurs pratiques de gestion et à renforcer leur engagement dans la responsabilité sociétale des entreprises. Aujourd’hui, l’Institut est l’un des leaders internationaux dans ce domaine et met en oeuvre des projets conjointement avec plusieurs institutions dans de nombreux pays.
L’Instituto Ethos a pour objectif d’encourager la responsabilité sociétale dans le monde des affaires, en aidant les entreprises à : – comprendre et développer progressivement un comportement citoyen ; – mettre en oeuvre des pratiques selon des critères éthiques qui contribuent à réaliser à terme un développement économique durable ;
– assumer la responsabilité de toutes les conséquences de leurs activités ; – démontrer auprès de leurs actionnaires l’effet important sur leurs investissements, à terme, d’un comportement citoyen à l’égard de l’environnement ; – identifier des manières innovatrices et efficaces d’échanger avec les communautés pour construire le bien commun. – contribuer à un développement durable en termes sociaux, économiques et environnementaux.
Depuis sa création, l’Institut Ethos 40 s’est attaché à mettre en oeuvre les actions suivantes : – informations : création d’une base de données nationale et internationale, identification d’autres bases de données liées à la citoyenneté des entreprises déjà existantes et facilitation de l’accès de toutes les entreprises à ces informations ; – conférences, débats et rencontres : promotion de la responsabilité sociétale auprès des entreprises et autres institutions ; – assistance technique aux entreprises : pour la planification et la mobilisation de fonds pour des projets sociaux et leur mise en oeuvre ; – communication : mise à disposition d’informations sur d’autres entités citoyennes afin de diffuser largement l’adhésion à la culture de responsabilité sociétale ; – coordination et mobilisation : promotion d’alliances et d’échanges entre les entreprises d’une part, et les ONG et le secteur public de l’autre.
Corporate Responsibility Assessment Tool (CRAT)
Le Conference Board of Canada est un organisme à but nonlucratif qui a pour objectif de sensibiliser les entreprises canadiennes à leur responsabilité sociale et environnementale. En collaboration avec Imagine, le Conference Board of Canada vient de créer le Corporate Responsability Assessment Tool (CRAT). Cet outil facilitera l’adoption et l’implantation de politiques de responsabilité sociale corporative au sein d’entreprises de tout acabit (Lafrance, 2003).
Le CRAT a été développé dans une approche collaborative entre l’industrie et de multiples parties prenantes intéressées par la responsabilité sociale corporative. Ainsi, ce logiciel permet d’évaluer les politiques et les stratégies corporatives par rapport à des critères définis par les parties prenantes. Le CRAT constitue un moyen original de confronter les différentes visions existantes sur la responsabilité sociale corporative et propose un lieu de dialogue inusité entre l’entreprise et le reste de la société (Ibid.)
Nippon Keidanren – Fédération d’entreprises japonaises
La Nippon Keidanren est une organisation économique née en mai 2002 d’une fusion de la Keidanren (fédération japonaise d’organisations économiques) et la Nikkeiren (fédération japonaise des associations des employeurs). La Nippon Keidanren utilise sa position d’organisation prédominante auprès des industries pour promouvoir les pratiques de RSE parmi ses membres.
Pour favoriser un comportement éthique, la Nippon Keidanren a adopté une charte de bon comportement des entreprises, qui met aussi à la disposition de ses entreprises membres un guide d’application. La Nippon Keidanren s’attache à promouvoir la charte auprès de ses membres. Un extrait de la charte : – Les membres s’efforceront de favoriser des échanges avec leurs actionnaires et leurs investisseurs par le moyen de rencontres d’actionnaires et d’activités dans le champ des relations avec les investisseurs. – Les membres rendront disponibles les informations de leur entreprise à toutes les parties prenantes de manière appropriée et opportune. – Les membres encourageront une communication bidirectionnelle avec la société à travers leurs relations publiques et des activités au sein de leur communauté. La fédération travaille aussi sur la promotion des activités philanthropiques des entreprises.
Ses 1 623 adhérents sont composés de 1 306 entreprises dont 91 de propriété étrangère, 129 associations industrielles et 47 associations régionales d’employeurs.
Vous pouvez télécharger le texte complet du livre dont ces exemples sont extraits sur le site web du PSES.