études de cas
I Quel est l’objectif principal de votre activité économique ?
Promotion de projets alternatifs intégraux : produire, industrialiser et commercialiser des produits agricoles, promouvoir un marché alternatif, juste.
II. Pratiquez-vous une économie différente ? En quoi se différencie-t-elle de l’économie dominante ?
Une économie qui rétribue avec justice ce qui appartient au bénéficiaire, l’autre économie exploite, produit de la plus-value en faveur du patron ou du commerçant.
III. D’après vous, qu’est-ce que l’abondance ? L’abondance matérielle est-elle un but ou un moyen d’atteindre quelque-chose de plus ? qu’est-ce que c’est ce plus ?
Abondance : avoir suffisamment, avoir le nécessaire et un peu plus pour vivre avec dignité. Ce n’est pas seulement l’abondance matérielle. Un « plus », dans la conception intégrale, c’est la nourriture, la santé, le vêtement, le logement, l’enseignement. Surtout il s’agit de garder en abondance les valeurs communautaires éthiques qui soutiennent les liens d’unité dans la corrélation des biens.
IV. Quelles sont les valeurs que vous et vos camarades /collègues pratiquez dans votre vie et dans votre travail de tous les jours ? D’après vous, est-il possible que ces valeurs prédominent un jour dans l’ensemble de la société ? Comment peut-on les généraliser ?
Valeurs : partager le travail, les connaissances, l’unité, la justice, la solidarité, la persévérance, la rectitude, les expériences. Peuvent-ils prédominer dans la société ? : c’est difficile, à cause de l’individualisme, les rêves de réussite personnelle et le perfectionnisme individualiste, mais ce n’est pas impossible d’entreprendre l’implantation de ces valeurs à partir des organisations.
V. Quelles innovations avez-vous développés sous la forme d’organisation, de gestion et d’appropriation des fruits du travail ?
Innovations : une méthodologie dès le début d’un projet qui conduit à l’appropriation du projet et de ses fruits ; une méthodologie participative, responsable, avec une rotation des services, où les propres bénéficiaires soient formés de façon à obtenir eux-mêmes les fruits du projet.
VI. Consideres-vous qu’il est important de travailler dans un réseau de solidarité ou dans des chaînes solidaires de production ? En quoi consistent-ils, d’après vous ?
Le travail dans un réseau de solidarité est d’une énorme importance. « L ‘union fait la force », non seulement du point de vue économique, mais aussi de la conscience, de la force sociale, voire politique. Les réseaux peuvent être régionaux, nationaux, latino-américains, nord-américains. Il faut les consolider, puisqu’ils existent déjà.
VII. Votre activité a-t-elle de l’influence sur la vie de la communauté ? Comment et dans quelles sphères ?
Impact : les projets doivent toujours représenter un bénéfice pour les ménages et la communauté ; ils doivent surtout améliorer la vie, dans le domaine de la santé, l’habillement, l’alimentation, l’enseignement, les services, de façon intégrale et tout cela, nous parvenons à le faire dans les organisations qui participent au projet.
VIII. Qu’est-ce que le travail ? Quelle valeur et quelle signification a-t-il dans votre vie ?
Travail : c’est la tâche que nous réalisons tous les jours, dans le foyer, l’administration, l’enseignement, dans le suivi des organisations. Valeur et signification : je ne peux pas concevoir la vie de quelqu’un dans l’oisiveté ; je crois que tout le monde doit et a besoin de travailler, car le travail c’est recréer le monde, c’est une mission de l’être humain.
IX. ¿Quel est le rôle de la femme au sein d’une initiative économique caractérisée par la coopération et la solidarité ?
Rôle de la femme : normalement, la femme a une vue plus large et une plus grande expérience de l’administration, de l’économie, elle soigne mieux les ressources ; généralement elle est plus honnête, plus organisée ; elle peut facilement tenir une comptabilité, présenter des rapports à l’organisation et un fait important c’est qu’il y a des organisations où la participation de la femme est beaucoup plus forte.
X. ¿Comment les politiques publiques et l’Etat peuvent-ils contribuer au progrès d’une socio-économie solidaire ?
Politiques publiques et d’État : s’il s’agit de la création de programmes et de projets qui soutiennent et consolident les organisations et les réseaux, par exemple, contrôle des importations de base, prix de garantie réelle, programmes de subsides pour la campagne comme il existe dans tous les pays, support à la commercialisation à l’intérieur et à l’extérieur du pays (contrôle des « coyotes » - petit commerçants usuriers - dans les centres d’approvisionnement des marchés), politiques d’achat de produits de distribution directe aux consommateurs.
programmes de conseil, formation et suivi pour industrialiser les produits de la campagne et de l’artisanat. Par exemple : au Brésil il y a un Ministre de l’économie solidaire ; de même que l’achat d’aliments a des petits producteurs destinés à l’alimentation dans les hôpitaux, les écoles, les hospices, etc.
Des systèmes de crédit à faible taux d’intérêt, comme les « FONAES » et autres.
XI Croyez-vous que la mondialisation de la coopération et de la solidarité est possible ? Comment faire pour qu’elle devienne vraie ?
Mondialisation de la coopération et de la solidarité : Oui, comme une nouvelle modalité ; c’est l’articulation des organisations, des réseaux, des chaînes qui vont se consolider et démontrer qu’une autre économie est possible, dans les faits, les réussites des organisations, les pratiques alternatives « le troc, la monnaie alternative ». Il faut aussi tenir compte des contributions d’économistes en tant qu’intellectuels organiques en accord avec ce projet et qui puissent l’enrichir dans ses aspects techniques et pratiques. Continuer à lutter pour consolider les réseaux.